Données techniques :
Format : 17 x 23 cm
256 pages en 4 couleurs
120 illustrations en couleurs et noir et blanc
Édition reliée pleine toile cousue au fil
Prix : CHF 35.-

Par Christiane Perregaux

Le portrait de Germaine Duparc, l’une des premières scientifiques de Genève, a inauguré la collection « Mémoire de femmes ». Dans la patrie de Rousseau, il n’est pas étonnant qu’il s’agisse d’une pédagogue qui a fait progresser et rayonner au XXe siècle la pédagogie nouvelle.

Les noms d’Edouard Claparède et de Jean Piaget sont connus dans le monde entier. Mais plusieurs femmes se sont distinguées dans leur ombre. Parmi elles, Germaine Duparc, scientifique et pédagogue, a su faire rayonner l’Education nouvelle telle qu’elle s’enseignait à Genève à l’Institut Jean-Jacques Rousseau ouvert en 1912 et se vivait à la Maison des Petits, école d’application de l’Institut, dès 1913. Le livre paru en 2012 l’a arrachée au risque d’oubli.

Élève à la Maison des Petits, biologiste, docteure en anthropologie, passionnée de préhistoire, Germaine Duparc hérite en 1945 – et pour trente ans – de la direction de cette école. Elle quitte alors une carrière scientifique prometteuse avec l’anthropologue Eugène Pittard et se mue, nolens volens, en pédagogue active, développant considérablement à Genève la prise en charge et l’approche éducative de la petite enfance et donnant une réputation internationale à l’école par sa pédagogie d’avant-garde. Avec d’autres, elle a ouvert la section suisse de l’OMEP (Organisation mondiale pour l’éducation préscolaire).

La vie de Germaine Duparc (1916- 2008) croise l’histoire de Genève, celle des premières organisations internationales et celle de ses savants et humanistes engagés contre le racisme, pour la paix, pour les droits de l’enfant, pour les droits civiques des femmes. Retracée à travers les archives, en particulier une correspondance d’une rare densité, son œuvre scientifique et pédagogique dont un certain nombre d’inédits et enfin grâce à des témoignages, la biographie de Germaine Duparc offre en même temps qu’une histoire sociale du milieu une formidable invitation à repenser l’engagement des intellectuels, de l’école, et les priorités de l’éducation et de l’épanouissement des jeunes enfants.

L’auteure, Christiane Perregaux, a eu Germaine Duparc comme professeure et est restée proche d’elle pendant plus de vingt ans. Elle a été elle-même maîtresse d’école enfantine et enseignante à la Maison des Petits, puis professeure à la Faculté de pédagogie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Elle a publié de nombreux ouvrages, seule ou en collaboration, concernant la scolarité des enfants sans statut légal, la vie des femmes sahraouies et l’éducation de leurs enfants, le rôle de la pluriculturalité et du plurilinguisme dans les institutions de la petite enfance, l’école et la société. Germaine Duparc lui a confié le soin de remettre son héritage pédagogique et scientifique aux Archives Institut Jean-Jacques Rousseau.

Marie-Françoise de Tassigny, qui signe la préface, membre fondatrice de l’association Mémoire de femmes, a été pendant plus de vingt ans la directrice du service de la petite enfance de la Ville de Genève.

Charles Magnin, auteur de la postface, est historien. Il a été professeur en histoire de l’éduction de l’Université de Genève, attaché au Laboratoire d’histoire sociale et culturelle de l’éducation fondé en 2005.

L’ouvrage comporte une chronologie de la vie de Germaine Duparc, une bibliographie de son œuvre, des témoignages d’amis et de collègues, une bibliographie générale et des sources. Ila été placé sous la direction scientifique d’Erica Deuber Ziegler et la direction artistique de Roger Chappelu.